Profil personnel

Originaire de Natashquan, c‘est à l’aube de la vingtaine que Bernard Landry s’intéresse à l’histoire de son village natal. Vers 1975 il entreprend, comme passe-temps, la généalogie de sa propre famille. Au fil des ans, il devient à la fois chercheur, collectionneur et conservateur d’un riche patrimoine familial et paroissial. Devant l’ampleur de la cueillette, son intérêt se transforme en véritable passion. C’est ainsi qu’il réalise, de 1983 à 1989, plusieurs expositions sur l’histoire du village, notamment :

 

- Le clergé en 1983;

- L'éducation en 1984 et 1985;

- Le conseil municipal en 1988;

                                 - La pêche à la morue en 1989.

 

En 1990, Bernard Landry quitte Natashquan pour s’installer à Baie-Comeau mais ses démarches continuent; l’histoire fait partie de sa vie. De 1991 à ce jour (2012), administrateur à La Société Historique de la Côte-Nord. De 1998 à 2003, administrateur au Conseil Régional de la Culture et des Communications de la Côte-Nord. De 1998 à 2010, président fondateur au centre d’interprétation « Le Bord du Cap » de Natashquan, un lieu concret pour illustrer ses découvertes devant un plus large public.

 

Bernard Landry participe également à plusieurs études historiques, à des articles collectifs à des réalisations filmographies et à plusieurs panneaux d’interprétation pour sa communauté. Il réalise également en co-auteur deux ouvrages sur son village. Parmi les plus importants :

 

1990. Participation avec la firme URBANEX pour une étude de faisabilité sur le site des magasins des Galets.

1998. Participation avec cinq étudiants de l’Institut du Tourisme et d’Hôtellerie du Québec, à Montréal, pour la réalisation d’un projet de développement touristique à Natashquan.


1999. Participation à la réalisation d’un panneau d’interprétation sur le site des magasins des Galets pour la Municipalité de Natashquan, en collaboration avec le Conseil Régional de la Culture et des Communications de la Côte-Nord et le Ministère de la Culture et des Communications de la Côte-Nord.

2000. Participation à une étude historique (recherche et photographie) pour le classement du site des magasins du Galet pour le Ministère de la Culture et des Communications de la Côte-Nord et la Municipalité de Natashquan.

 

2001. Participation à la recherche pour la série « Attendez que je vous raconte ». Deux courts documentaires réalisé par Télé-Québec; le premier est un portrait d’Odilon Carbonneau (La danse à St-Dilon) et le deuxième sur l’interprétation de la Mi-carême par Bérangère Landry.

 

 

2004. Participation à une étude sur les magasins du Galet de Natashquan …un rapport synthèse rédigé par Mme Sophie-Laurence Lamontagne. Cette étude est commandé par la Municipalité de Natashquan et le Ministère de la Culture et des Communications de la Côte-Nord.


2004 Participation pour une série de 26 émissions intitulée : Cœurs batailleurs. Présentée par Zachary Richard, la série tisse un lien privilégié entre les deux Acadie à travers une série de portraits intimistes et chaleureux d'Acadiens et de Cajuns contemporains. À la rencontre des acadiens d'origine et des descendants des exilés de 1755, Cœurs batailleurs réunit un peuple que l'Histoire avait déchiré. L’émission s’intitule : Le Natashquan de Bernard Landry. Une production  de Télé-Vision Inc.

 

2005.  Sur le site des Galets lors du lancement officiel du livre intitulé: NATASHQUAN ...le goût du large (de Pierre Frenette et de Bernard Landry) Gilles Vigneault, éditeur et collaborateur, est présent pour les allocutions et pour les séances de signatures. Dans cet ouvrage exceptionnel, un texte (préambule) inédit de Gilles Vigneault y est inséré : « NATASHQUAN Écrit sur la sable à la marée montante ». Il a été tiré de cet ouvrage quatre milles¸ exemplaires dont cent cinquante reliés pleine toile, numérotés de 1 à 150, et vingt-six exemplaires hors commerce marqués de A à Z et signés par les auteurs, l’ensemble constituant l’édition originale.

 

 

2006. Le 18 mars, à l’Hôtel Sept-Îles, lors du 21e Gala des Grands Prix du Tourisme Québécois de la région de Duplessis : Lauréat régional dans la catégorie « Attraction touristique — moins de 100,000 visiteurs » le centre d’interprétation Le Bord du Cap de Natashquan se distingue pour une deuxième fois lors de cet événement touristique d’importance.

 

 

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2007. Le 9 juin, à Havre-St-Pierre, s’est tenu la grande fête de la culture et des artisans: le PRIX D’EXELLENCE CULTURE ET COMMUNICATIONS CÔTE-NORD. Plus de 60 invités se sont réunis afin de célébrer le travail exceptionnel d’artistes d’artisans, de créateurs, d’organismes et de médias de la région dans une ambiance conviviale. Trois finalistes dont le centre d’interprétation Le Bord du Cap a vu ses efforts récompensés par sa nomination pour la réalisation du livre Natashquan …le goût du large publié en 2005. L’obtention de cette reconnaissance (finaliste) nous amène à contribuer au positionnement de la région touristique de Duplessis …une destination d’excellence. De ce sens, nous sommes déjà gagnants !

 

2003. Les 21 et 22 mars, Port-Cartier était la ville hôtesse du 18e Gala des Grands Prix du Tourisme Québécois de la région de Duplessis. Lauréat régional dans la catégorie « Attraction touristique — de 100,000 visiteurs » le centre d’interprétation « Le Bord du Cap » de Natashquan s’est distingué lors de cet événement touristique d’importance.

 2008. C’est lors d’une soirée hautement animée que les Lauréats des Grands Prix du Tourisme Québécois de Duplessis nous ont été dévoilés au Café Théâtre Graffiti de Port-Cartier, le 29 mars. Lors de ce grand rassemblement festif, 11 trophées « La Vague » ont été remis à autant de lauréats. Parmi ces prix : LE PRIX DE LA PERSONNALITÉ TOURISTIQUE DE L’ANNÉE / BERNARD LANDRY — DIRECTEUR / CENTRE INTERPRÉTATION LE BORD DU CAP de NATASHQUAN.

 

« Notons que Monsieur Landry a été salué pour ses nombreuses réalisations, son implication et son dévouement. La somme de ses recherches, sa ténacité et sa passion pour l’histoire a donné naissance à de vastes projets mettant en valeur le tourisme culturel de son village Natashquan. Son œuvre contribue à faire rayonner la région touristique de Duplessis à l’échelle provinciale. »

Source : Association touristique de Duplessis 2008.

 

 2010. Année riche en émotion de toute sorte... et d’autres réalisations. Intronisé à L’ORDRE DU MÉRITE NORD-CÔTIER le 6 juin, à la salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles.

 

« En devenant membre de cet ordre prestigieux, vous rejoignez des dizaines de personnes qui se sont démarquées de façon particulière au fil des années par leur dévouement au profit de la communauté et qui ont contribué, par leurs réalisations, au rayonnement de la Côte-Nord. »

2010. Réalisation d’un ouvrage en co-auteur (Paul Charest et Bernard Landry) intitulé MARCHANDS, PÊCHEURS ET CHASSEURS-TRAPPEURS ACADIENS ET INNUS DE NATASHQUAN 1855-1950. Son lancement a eu lieu à l’ouverture de la cinquième édition du festival du conte et de la légende de l’Innucadie, à Natashquan, le mercredi 7 juillet.


« Ce livre de 300 pages, d’une très belle facture visuelle, est avant tout un apport visuelle exceptionnel à la connaissance de l’histoire de Natashquan, de Pointe-Parent et de la communauté innus de Nutaskuan. »

 

 2010. Natashquan. Août. Participation du recueil de partition des chansons de Gilles Vigneault intitulé CHANSONS CHOISIES. Par Guy Bouchard.

 

« La photographie de Natashquan sur la page couverture intitulé « Les Galets de Natashquan  » est de Vincent Mercier/Coll. Bernard Landry. Toutes les photographies de Natashquan de ce recueil proviennent de la collection Bernard Landry et sont reproduites avec son aimable autorisation, incluant celle du photographe Vincent Mercier. Nous soulignons leur généreuse contribution à ce projet. »

 Source : Guy Bouchard.

 

 

 

2010 L’institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ) dévoile, jeudi le 21 octobre, Les lauréats du PRIX DE LA FIERTÉ 2010 lors de sa cinquième édition et décerne le titre d’ambassadeur à Bernard Landry qui, par ses réalisations, est une source de motivation, d’inspiration et de fierté.

2010. Novembre. Le Groupe de recherche sur l'écriture nord-côtière (GRÉNOC) du Cégep de Sept-Îles consacre en grande partie sa cinquième publication de la revue LITTORAL à une figure incontournable de la Côte-Nord. Il s'agit d'un numéro spécial dédié à Gilles Vigneault.

 

« Au total, ce sont les deux tiers du numéro qui sont dédiés à l'auteur nord-côtier, faisant de la revue, le numéro le plus volumineux de son histoire avec 137 pages. C'est la première fois que nous faisons un spécial sur un auteur. Cela souligne notre cinquième anniversaire et du même coup, les cinquante ans de carrière de Vigneault.

 

[...] Nous avons eu un gros travail à faire, surtout au niveau de la gestion puisque nous avons reçu beaucoup de matériel, tant des photos, des textes et archives. [...] Des auteurs de la région, de l'Acadie et de la France ont participé à l'écriture du numéro. C'est entre autres le collectionneur de Vigneault, Bernard Landry de Natashquan, qui a permis au comité de rédaction de faire plusieurs contacts outre-mer. Ce dernier signe d'ailleurs un article sur sa collection dans lequel plusieurs faits marquants, peu connus, de la vie de Vigneault, sont révélés. »

Source : Journal Le Nord Côtier, 3 novembre 2010

 

2010. Depuis cet automne, Bernard Landry fait don de l’entièreté de la collection du contenu (sauf le magasin général, qui appartient à la famille) du Centre d’interprétation Le Bord du Cap à la municipalité de Natashquan qui en devient responsable pour les années à venir. Cependant, Bernard Landry conserve son droit de regard sur la collection du contenu et reste à la disposition de la municipalité de Natashquan pour veiller à son bon fonctionnement. Il sera également avisé de toute information, développement, modification ou tout autre élément relativement au Centre d’interprétation.

 

2012. Juin. Paul Charest et Guy Côté sont les coauteurs d'un livre photo sur l'histoire de la Minganie ayant pour titre LA MINGANIE, FILLE DE L'EAU. Un projet dont Bernard Landry de Natashquan serait l'initiateur.

 

« Il est l'initiateur du projet parce que c'est lui qui a suggéré à la maison d'édition de Québec (GID) de proposer un livre autour de l'histoire de la Minganie. Il a également fourni plus d'une trentaire de photos placées à l'intérieur de ce livre. De plus, il a été pour les deux auteurs du livre une véritable mine d'information et ce dernier n'a pas hésité une seule seconde à leur partager ses très grandes connaissances autour de l'histoire de ce coin de pays. »

Source : Journal Le Nord-Côtier, 4 juillet 2012.

 

« D'abord nous voudrions remercier Bernard Landry de Natashquan, réel initiateur de ce projet, qui tel un bon capitaine nous a fait complice du voyage. Sa collection de photographies, comme son intérêt à en dire plus, avec ses relectures et précisions apportées, nous ont incités à rassembler ici bien des images dispersées du patrimoine photographique de la Minganie. [...] »

Source : LA MINGANIE, FILLE DE L'EAU.

 

2012. Juillet. C'est à l'occasion du festival Innucadie que Bernard Landry a officialisé la remise du centre d'interprétation « Le Bord du Cap », fondé en 1998, à la municipalité de Natashquan. Même si le transfert de responsabilité a été effectué à l'automne 2010, la remise par son président-fondateur n'avait jamais été officialisée. Un parchemin officiel a donc été remis vendredi, 6 juillet, au maire, sur lequel l'on peut lire :

 

« Monsieur Bernard Landry, président-fondateur du centre d'interprétation « Le Bord du Cap », est heureux de léguer tout le contenu des expositions thématiques vouées à l'histoire du village, à la Municipalité de Canton Natashquan. »

 

« Ce lègue à la municipalité de Natashquan - en toute humilité - est pleinement justifié mais cela ne s’est pas fait tout seul. Une grande partie de ce travail vient des membres de ma famille (parents, cousins et oncles puis des amis) qui m’ont encouragé au fil des ans à poursuivre ma passion pour mon village. Mon acharnement et ma constance à mettre en valeur le patrimoine culturel et touristique de Natashquan représentent un trésor inestimable pour les générations futures qui auront besoin de racines pour se forger une identité. Mon travail et surtout l'amour que je porte à mon village jettent donc des bases solides, du moins je l’espère de tout cœur, pour une continuité dans ce riche patrimoine qu’est le nôtre. » 

Bernard Landry. Juillet 2012.

 

2013. En collaboration avec Jacques Thibault (de Québec) et de Guillaume Hubermont, agent culturel à Natashquan, réalisation d'une exposition de 24 aquarelles des maisons du village dans la deuxième moitié des années 1960. Par l'artiste Marie-Andrée Dufresne., cette exposition est en permanente à l'église Immacullée-Conception de Natashquan. En complément, réalisation d'un livre-guide intitulé À LA DÉCOUVERTE DES MAISONS DE NATASHQUAN qui accompagne cette exposition.

 

« On en sait plus sur l’histoire des maisons de Natashquan lorsque 24 aquarelles de Marie-Andrée Dufresne, datant de 1968-69, ont été dévoilées au public dans l’église du village […] réalisé par Bernard Landry et son équipe dévouée et passionnée. Un livre-guide a également été présenté , reprenant les aquarelles et l’historique de ces 24 maisons. Ce livre À la découverte des maisons de Natashquan […] permet de réaliser un circuit dans le village à la découverte de nos joyaux patrimoniaux. »

Source : Journal communautaire Le Portageur, 3 juillet 2013.

 

2015.Août.

 

Déficience visuelle et Résilience - Brèves Biographies des Nôtres

 

  « C’est à Natashquan que le temps s’arrête C’est à Natashquan que le temps m’attend… » (Gilles Vigneault).

 

Bernard Landry est un enfant de la Côte-Nord, plus exactement du village de Natashquan.  Après avoir écouté cette entrevue, le lecteur aura déjà compris que, si le corps de Bernard se trouve à Baie-Comeau, son coeur, lui, est à Natashquan, là où « le temps s’arrête », comme l’a écrit Vigneault, un autre natif du village. Entrevue réalisée pour le RAAQ de Québec, en juin.

 

Voici cette entrevue :

 

Bernard Landry, ou Natashquan dans le coeur, RAAQ

 

2016. Réalisation d'un ouvrage en co-auteur (Bernard LANDRY et Paul CHAREST) portant sur une monographie historique des Galets de Natashquan. Son lancement a eu lieu  lors du 32e Salon du livre de la Côte-Nord, à Sept-Îles, du 5 au 8 mai. Le livret s'intitule LE SITE PATRIMONIAL DES « GALETS » DE NATAHSQUAN : SON HISTOIRE, SES FONCTION, SES CARACTÉRISTIQUES.

 

 

 

« Par cet ouvrage, nous voulons faire connaître aux visiteurs de passage à Natashquan - et de façon plus large aux Québécois - une partie significative du patrimoine bâti de ce village, sa base économique pendant plus d'un siècle ainsi que des activités qui en déroulaient en été aux Galets alors qu'une bonne partie du village s'y affairait pendant la saison de la pêche. [...] Les Galets sont le haut lieu historique du village de Natashquan commémorant le travail des anciens pêcheurs qui y ont œuvré pendant des générations. C'est un lieu de mémoire pour les membres actuels de la communauté afin qu'ils n'oublient pas leur passé et qu'ils continuent à transmettre leur histoire d'une génération à l'autre. C'est aussi le symbole ou emblème du village que l'on veut nommer fièrement aux touristes. »

 

 

2018. Juin. La réalisation d’un mémorial au cimetière innu de Natashquan. suite à une rencontre avec le chef du Conseil de Bande de Nutaskuan. monsieur François Bellefleur, aura demandé près de 5 ans de travail pour faire une recherche historique sur le petit cimetière innu du village allochtone, et qui est situé non loin de l’église et de l’école.

 

 

 

« Ce projet démarré, sur une idée de François Bellefleur, chef de la communauté à l’époque, aura pris 4 ans à Bernard Landry et ses collaborateurs pour être gravé sur la plaque qui surplombe le cimetière innu à l’Est de l’école Roger-Martineau à Natashquan. Un peu plus de 70 personnes innus et non autochtones s’étaient rassemblés pour la célébration. Bernard Landry a remercié les collaborateurs qui ont participé à cette recherche. […] Valmont Boudreault, prêtre de la paroisse de Natashquan, a célébré une messe en hommage à ces défunts innus. Un partage du discours de la foi s’est fait en français et en innu. […] S’en est suivi d’une marche vers le cimetière innu pour le dévoilement et la bénédiction de ce mémorial. […] »

 

Journal communautaire Le Portageur, 13 juin 2018.

 

 

  

2018. Septembre

Histoire d'un village : Natashquan

Découvrez la riche histoire des villages de la Côte-Nord et leur patrimoine unique. Par un passionné d’histoire de son village natal, Bernard Landry participe à l’une de ces épisodes de nos villages nord-côtiers dans la série Ma Communauté via Telus.

 

 

« Je vous invite à visionner cette vidéo sur mon village natal Une belle histoire que nous raconte mon neveu Bernard, lequel ce matin dans un courriel m'informant de l'existence de cette vidéo, m'écrivait ceci : « Malgré mes limitations visuelles, la passion vouée à l’histoire de mon village m’anime encore ». Soit dit en passant, Bernard, je te lève mon chapeau pour tout le beau travail que tu as su accomplir au fil du temps, et ce, malgré les embûches auxquelles tu as été appelé à faire face. » Gabriel Landry, St-Hubert. 3 octobre 2018.

 

« Et voici notre grand ami Bernard, pour qui nous avons eu un coup de coeur dès la première fois que nous l'avons rencontré dans son village natal de Natashquan! Celui par qui Denis a eu le désir ardent de créer une oeuvre qui serait un pont entre Natashquan et Montréal. La Sirène de Natashquan est sa contribution à la sauvegarde du patrimoine de la Côte Nord. Une oeuvre qui est un témoignage de son admiration pour Bernard qui a tant fait, à mains nues, un pas à la fois, pour la transmission de la vie des Nord-Côtois. Cher grand ami, tu as toute notre estime et notre admiration. Longue vie à notre amitié! » Michèle Lambin et Denis Gagnon, Montréal. 5 octobre 2018.

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 2020. Novembre

 

Le lancement de la 15e édition de la revue Littoral a eu lieu dans le hall du Cégep de Sept-Ïles. Le 24 novembre 2020. Le thème principal de ce 15e numéro est le fleuve Saint-Laurent. Natashquan y a une place de choix avec des extraits de journaux de bord de Bernard Landry.

 

Écrire en région

Raconter Natashquan

Les journaux de bord de Natashquan de Bernard Landry (1980-2020)

 

« En 1980, une aventure commence qui va tenir en haleine Bernard Landry… jusqu’à ce jour. Il prend alors une initiative pour le moins originale : il se lance un défi et fait circuler dans son milieu, à Natashquan, un premier cahier intitulé Journal de bord de Natashquan, un cahier où les gens du village pourraient raconter leur propre histoire. Leur histoire d’autrefois bien évidemment. Et bientôt aussi l’histoire plus récente du village. Bernard dira de cette initiative que c’est avec elle qu’a commencé la « véritable aventure ».

 

Eut-il de la difficulté à convaincre les premiers scripteurs? Toujours est-il que certaines personnes du milieu et même de l’extérieur se lancent… et écrivent leurs récits! Le projet n’a cessé depuis de prendre de l’ampleur et de susciter, dans le milieu et ailleurs, admiration et fierté.

 

Aujourd’hui, 6 volumes ont été écrits. Entre 1980 et 2020, pendant 40 ans donc, environ 1 200 pages de textes, par presque quelque 200 scripteurs. Quelle aventure en effet! Sur la Côte-Nord, dans le domaine de l’écriture, une réalisation originale, impressionnante, unique!

 

Le statut des scripteurs varie évidemment. Bien des personnes n’auraient sans doute jamais « écrit » et raconté leur vie sans l’opportunité que leur offrait Bernard; mais quelques-unes d’entre elles sont plus familières avec les mots – ou les chiffres : ainsi les écrivains, les prêtres, les religieuses, les marchands, les fonctionnaires…

 

On ne s’étonnera pas de lire des textes qui sont avant tout référentiels, qui rendent compte dans leur ensemble de diverses dimensions : historique, sociale, économique, culturelle, religieuse, scolaire, privée… pour ne nommer que les principales. La vie familiale avec ses moments forts y est abondamment évoquée : naissance, enfance, école, adolescence, fréquentations, mariage, vieillesse et décès. La vie  qu’on nous raconte y est généralement heureuse et le bonheur se moque ici de l’éloignement, de l’isolement et des conditions de vie parfois précaires. À Natashquan, on sait se rencontrer, on aime veiller, jouer aux cartes, chanter, danser et faire de la musique. Mais on est aussi très religieux : on va à la messe tôt le matin, on prie, on fait son chemin de croix… Et on célèbre en chantant du grégorien!

 

Mais la vie familiale est parfois aussi ponctuée de tragédies, d’accidents en mer ou sur le territoire – ou bien on se noie, ou bien on meurt de froid et de faim dans un camp de chasse plus ou nord, ou bien les chiens de traîneaux qui se sont échappés se sont emparés d’un bébé et l’ont étouffé… Le récit change alors : il se resserre, il s’accélère et se charge d’émotion pour mieux faire ressentir le tragique de la situation.

 

Bientôt, la région change : on passe du cométique aux bateaux, et des bateaux à l’avion. Et du télégraphe au téléphone. Quelques-uns se lancent en affaires. De petits emplois se créent : les gouvernements sont davantage présents. Et enfin, même la route 138 se rend à Natashquan!

 

Et les Montagnais? Les Innus de Nutashkuan, près de Pointe-Parent[1], sont aussi évoqués. Les Innus sont présents dans le deuxième journal. Germaine Mesténapéo a traduit pour Bernard, qui leur avait demandé d’évoquer les chasses d’autrefois, le journal de Sylvestre Bellefleur racontant un épisode de chasse de trois mois, plus au nord,  entre le 24 septembre et le 16 décembre 1981.

 

 Ce qui donne à ces textes, rédigés par des gens qui n’ont évidemment pas la prétention d’être des écrivains, leur originalité et leur saveur, ce sont surtout, outre leur riche teneur documentaire et informative, leur fraîcheur, leur simplicité, leur modestie, leur spontanéité. Et chez ceux qui écrivent, un fort degré d’engagement, une évidente satisfaction, un certain plaisir et une légitime fierté.

 

 Bernard Landry eut-il du mal à convaincre les premiers scripteurs? Le projet qui ne fut sûrement pas si facile qu’on le penserait à démarrer finira par récompenser Bernard. Il écrira, « après quelques années de patience » : « je vois tous les gens heureux de pouvoir participer à ce collectif et j’en suis fier. En relisant ces pages, je sens que l’histoire de Natashquan s’écrit et se vit. »

 

Il fallait assurément à Bernard Landry, une certaine candeur, un peu d’audace et une forte conviction pour lancer, à Natashquan, une telle aventure! Et qui serait de l’ordre de l’écriture! Et qui impliquerait donc la participation des acteurs dans ce qu’ils avaient sans doute de plus  privé, puisqu’on les invitait à se livrer et à se raconter. Ils devraient en effet  parler d’eux : on sollicitait leur authenticité, on les invitait à dire « je ».

 

Certes, nous ne prétendons pas que ces textes soient tous, et forcément tous, de l’ordre du littéraire. Et il arrive par conséquent que leur valeur soit inégale. Mais leur intérêt est incontestable : leur valeur documentaire, ethnographique et historique peut difficilement être remise en question. Celle-ci ne pourra, avec le temps, que se renforcer, étant donné surtout son abondance et le fort degré de cohérence du tout, dont le centre reste toujours Natashquan et sa région – même quand on voyage plus loin, plus à l’est ou plus à l’ouest, sur la Côte-Nord ou ailleurs. Le corpus des textes des  Journaux de bord de Natashquan est, dès à présent, un matériel à découvrir, et éventuellement à étudier.

 

Quelle « heureuse initiative » tout de même que celle  de Bernard Landry! Quelle « heureuse initiative » que celle des Journaux de bord de Natashquan!

 

Bernard Landry finira-t-il par publier certains des textes de ses Journaux? Il faut le souhaiter vivement. Car dans l’imposant corpus des écritures nord-côtières, les Journaux de bord de Natashquan occuperont toujours leur place. Une place bien à part. Une place unique. »

 

Pierre Rouxel, chercheur au GRÉNOC, Cégep de Sept-Îles. Et chercheur associé à Imaginaire | Nord, UQAM.

Sept-Ïles, le 14 janvier 2021.

 

Note :

Pour une étude plus approfondie des Journaux, consulter notre article dans le no 15 de la revue Littoral de l’automne 2020, où on pourra lire aussi un premier choix d’extraits. Une seconde série d’extraits paraîtra dans le no 16 de l’automne 2021.

[1] Autrefois appelé Le Vieux Poste parce qu’on y trouvait un poste de traite de La Compagnie de la Baie d’Hudson. Lors du centenaire de Natashquan en 1955, Le Vieux Poste deviendra Pointe-Parent.

 

  .. J’ai quand même demandè à monsieur Rouxel, et là c’est toujours une question difficile, quel était son texte préféré dans la revue Littoral de cette 15e édition :

 

 « Ça, c’est toujours embêtant cette question là. J’ai presqu’envie de mettre l’accent sur quelque chose qui a été fait à Natashquan. Les fameux journaux de bord de Bernard Landry… Donc, qui  a eu cette idée,… à mon avis… génial, de faire écrire l’histoire de Natashquan par les gens de Natashquan... 

Crédit/Photo : Bénédicte Morisse

 … Il a acheté des grands cahiers et il a fait écrire les gens dans ces cahiers-là. Ça fait quand même 40 ans. C’est né dans les années 80 et l’idée est terriblement original et à mon avis, dans tout ce qui s’est écrit sur la Côte il n’y a

pas un monument aussi original que celui-là. »

 

 

 

Crédit/Photo : Bénédicte Morisse

 

En avez-vous entendu parler des journaux de bord de monsieur Landry ? C’est absolument fantastique parce que l’on entend les gens du village nous raconter leur histoire, leur mode de vie de la Côte à l’époque… on entend presque la bruit des vagues…!

 

Entrevue avec Pierre Rouxel. Radio Canada (radio) Sept-Ïles. Novembre 2020 

 

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 2021

Reportage AMI-télé
Nous sommes allés faire un tour à Natashquan pour rencontrer l'historien autodidacte Bernard Landry.
copyright AMI-télé